Battle Angel Alita
- Aqui'
- 9 févr. 2019
- 9 min de lecture
Je parle un peu de moi dans les premières quelques lignes, vous pouvez sauter cette première partie ‘-’
Moi, aller au cinéma, j’adore ça.
Non, franchement, payer 10€ pour une heure et quelques de contenu. Payer et EN PLUS se taper de pubs pendant quelques dizaines de minutes (jusqu’à 30 mins dans les meilleurs cinés <3). Avoir la chance d’admirer ces personnes qui arrivent en retard et passent devant l’écran. Constater, l’empressement de ces gens qui n’ont pourtant aucun raisons de l’être. Oui, c’est gens qui sautent de leurs sièges et courent vers la sortie dès la première seconde de crédits….
Bon, d’accord, je ne suis peut-être pas tellement fan de ce lieu nommé cinéma.
J’évoquerais bien ma peur de l’adaptateur en supplément, mais… je ne sais pas ce qu’il a fait, je n’ai même sûrement vu aucun de ses films. Après tout, moi les films… Surtout les films américains…Rajoutons à tout cela que j’y suis allé seul, car personne n’avait assez foi en ce film pour m’accompagner.
Bref, on a connu de meilleures introductions, mais… c’était un bon film. C’était étonnant un bon film.
J’en suis sûrement le premier choqué, mais je ne m’en plaindrai pas.
Hum. Assez de temps, perdu, faisons les choses dans l’ordre.
La logique voudrait que je présente en premier lieu, le manga Gunnm, mais n’allez pas me faire croire qu’une personne traînant ici ne connais pas Gunnm. Je ne vais donc pas le présenter. Ceci étant, je vais rapidement évoquer mon lien à Gunnm.
Je l’ai lu, une seule fois (je le relirais sûrement bientôt, je me sens obligé là), un peu avant de passer mon bac. Pour info, pendant le bac en lui-même, je lisais Gunnm Last Order. Au départ, il ne me tentait pas plus que ça, un peu, mais pas tant qu’il le mérite. Je l’ai un peu lu parce que tout le monde le vendait exceptionnel, etc. (vous connaissez de toute façon). C’est le cas pour énormément de choses que j’ai lu, sauf que… Gunnm quoi. Je ne peux pas le mettre avec les autres. Comment dire… Gunnm a tout. Les dessins le scénar et les personnages. (Gally est si vivant, je suis vraiment admiratif de ce qu’a fait Kishiro sur ce perso. Chacun sait à quel point il est difficile de faire vivre un être fictif).
En fait, je réalise que je pourrai parler longuement de Gunnm. Cependant, ce n’est pas le but, je vais me contenter de ces mots médiocres qui ne rendent pas suffisamment hommage à Gunnm. Ce que je voulais dire c’est… j’aime Gunnm. Vraiment (comme toute personne de bon goût). C’est, sans l’ombre d’une hésitation, une de mes œuvres préférées de tous les temps, tout support confondu.
Par contre… Je suis de ceux qui aiment Gunnm Last Order. Je l’aime énormément. En le lisant, j’avais l’impression que… Kishiro faisait ce qu’il voulait, il… s’amusait, je crois. J’ai donc trouvé ça merveilleux malgré les défauts que l’on peut lui trouver.
Bref, c’est mitigé que je suis allée voir Battle Angel Alita.
Battle Angel Alita

(histoire qu’il y ait au moins une décoration dans ce texte illisible)
Battle
Angel
Alita
Non, franchement, je ne m’y fais pas.
Je ne connais toujours pas la raison qui fait que les Américains ont nommés Gunnm de la sorte, mais pour le coup, ça m’arrange. Comme ils avaient nommé le manga de la sorte, ce film se retrouve affublé du même nom. C’est une bonne chose. Je crois. Car ce film n’est pas Gunnm.
Gunnm est un manga.
Battle Angel Alita est un film adapté de ce dernier.
Je ne vous apprends rien, c’est même plutôt évident, mais retenez que j’ai écrit cela, ça servira plus tard. (je vais d’ailleurs nommer notre héroïne Alita plutôt que Gally pour ces raisons, ça me permettra de différencier)
Zalem, la décharge,… Tout est là, à sa place.
- Pour Zalem, j’avoue ne pas être totalement fan du rendu visuel, un peu trop… numérique / modélisation 3D. Du moins, comparé au reste, c’est assez différent. Évidemment, le décalage entre Zalem et le reste, est un décalage souhaité. Que ce soit par le visuel (ne serait-ce que sa position) ou par sa place sociétale, ce décalage à du sens dès l’origine. Il n’empêche que j’ai un petit ressentis étrange envers la modélisation de Zalem (c’est peut-être seulement moi). D’ailleurs on en reparle des yeux de Alita ? Là aussi je veux bien comprendre le sens "artistique", mais c’est moche. Heureusement, on ne tombe pas en pleine vallée dérangeante, mais quand même...
- La décharge et sa ville est ici… Un ensemble de construction… des bâtiments construits en déchets, dans un cadre inhospitalier (fin du monde / désertique). La ville est surpeuplée par tout types de personnes, des humains, des cyborgs, tous d’ethnies différentes. Un gros fourre tout en somme, pourquoi pas, ça le fait.
- Je parlerai bien du rendu visuel des différents cyborgs, mais… qu’attendez vous de moi ? Sans me paraître fantastique, ils me paraissent acceptable donc voilà.
- Koyomi… méconnaissable. Après, on ne va pas se mentir, elle ne sert à rien donc bon… tant pis.
→ Globalement, la charte graphique de Gunnm est bien respectée. Les personnages principaux du film ressemblent assez aux personnages du manga. Ce qui n’est pas un point nécessaire, mais bon c’est appréciable. (j’imagine qu’il faut surtout remercier Kishiro de ne pas avoir fait de chara-design totalement débiles qui auraient donné à ce film des allures de Japan Expo)
Personnellement, quand je pense Gunnm, je pense Gally. Ce personnage est une si grande force au manga… Puis, quand je pense Gally, je pense opposition. Opposition entre Gally la jeune fille (gentille, innocente et carrément naïve) et Gally la machine de guerre (froide, impitoyable voire cruelle). Tout est lié, mais chacune de ces faces de Gally est emplie de sens. La première, car devenue amnésique, elle est une jeune fille normale (si je puis dire). Ou plutôt, sans mémoire, elle est un peu "vide" et découvre donc le monde avec un regard encore pur / innocent, telle une enfant. Puis, la seconde, lié à son passé, qui se dévoile petit à petit.
Gally est un personnage intéressant dès le départ, mais… dans le manga, elle est clairement sublimée par l’exécution de Kishiro qui mixe parfaitement ces différents aspects avec le scénario global et les autres personnages. Avant donc d’évoquer Alita.
- Alita, jeune fille amnésique, à la découverte du monde. Inexpérimenté au plus au pont imaginable, elle fera preuve d’un émerveillement sans pareil durant sa découverte du monde. Y compris lorsqu’elle découvrira ce concentré de violence qu’est le motorball, elle verra cela telle une enfant, fascinée par le spectacle, sans vraiment penser à ce que cela est au-delà dudit spectacle. Sa découverte qui sera guidée par Hugo, évidemment. Suivant une évolution logique, les deux se rapprocheront, tout ça tout ça. C’est comme dans le manga quoi.
Ceci dit, vous pouviez vous passer des phrases du genre : (vraiment de la merde)
- Pote de Hugo : Ouais, protège ta petite copine.
- Hugo : Ce n’est pas ma petite copine.
- Pote de Hugo : Ouais ouais *rire*
Enfin vous connaissez ce genre d’échanges, ça a toujours été de la merde et là d’autant plus que Gally n’est pas un personnage que l’on puisse voir comme un simple love interest ou quoi. Alita, n’a donc aucune raison d’être vue de la sorte non plus, laissez les avoir une relation normale sans rajouter vos commentaires de collégiens.
Hum, j’en étais ou ? Oui bon, Hugo – Alita, c’est là même chose que Hugo – Gally, ça fonctionne, bien joué. (du moins, ça fonctionne de part la nature excessivement innocente / naïve de Alita. Parce que bon, "lui offrir du chocolat = +50 points de couple", ça ne marcherait pas sans ce "détail")
Maintenant, l’aspect machine à tuer qu’elle représente. Encore une fois, ça se passe à peu près comme dans le manga, elle va défoncer des gens et faire du motorball. D’ailleurs, elle s’essaiera au motorball d’une façon un peu gentillette avec Hugo et ses potes. Durant cette petite partie, elle découvrira le jeu, qui servira plus tard dans le film. En fait, ça ne sert à rien si ce n’est dire qu’elle a bien appris les règles à un moment. D’ailleurs, elle n’est pas divine dès ses premiers pas (bien qu’il ne lui faille pas énormément de temps pour le devenir), elle chute et échoue dans une certaine mesure. Ce qui est… étrange. Vu à la vitesse où se déclenche son "mode combat", il m’étonne de voir tel "calme".
Par contre, sur ce point, j’admets ne pas être déçue par le visuel. Alita rayonne clairement de puissance. Elle s’impose clairement en menace pour tout le monde (je pense notamment à la scène dans le bar, avant de descendre sous terre, mais je pourrais en citer une dizaine, par exemple un des plans finaux est délicieux pour cela). Dis de la sorte, on pense aux combats (qui sont très bien, pas de problème. Quoi que, un peu trop de ralentis à mon goût), mais pas besoin de cela pour qu’elle en impose (cf la scène de récupération du corps de Berserker. Il ne se passe techniquement rien d’incroyable, mais j’ai trouvé Alita tellement… rah, je n’ai pas les mots. J’espère que la scène vous fera ressentir la même chose que vous me compreniez…). Pour le plaisir de le noter : mon petit moment préféré, dans ce style, c’est le "I'm an insignificant girl" face à Vector contrôlé par Nova (oui, j’ai vu le film en vo).
Je vanterais bien les combats du film, mais ceux du manga sont d’un tel niveau, que je ne peux pas vraiment le faire pleinement, désolé… (Puis, étonnamment ou non, les scènes de motorball, bien que assez mouvementées, ne m’ont pas happées outre mesure… un peu déçu, vu a quel point le film appui sur le motorball. Heureusement qu’il y a d’autres scènes un peu stylés comme le combat sous terre).
Bon du coup, pour résumer,
La trame narrative suit le manga de très près (y compris l’histoire d’Ido, le travail caché d’Hugo,…) mêlant donc les deux aspects distincts (qui ne peuvent être séparés si l’on veut réellement approcher le sens de Gunnm). Vous connaissez le manga, inutile que je détaille le génie du scénario originel.
En fait, si on y réfléchit un minimum… ils n’avaient pas trop le choix. Je m’explique :
Faire une adaptation, c’est plus ou moins difficile selon le matériaux de base, ça va de soi. Gunnm a certaines particularités qui restreignent sont adaptation. Comment dire… dans Gunnm, chaque élément fait sens et sert l’ensemble. Retirer quelque chose, équivaut à s’éloigner de ce qu’est Gunnm. Puis, vouloir arriver aux messages de Gunnm en suivant une toute autre route… ça ne marcherait pas vraiment, du moins ça n’aurait plus rien à voir avec Gunnm. D’ailleurs, le film fait un peu plus de deux heures et clairement on voit que ce n’est pas de trop. Si on enlevait ne serait-ce que cinq minutes, on perdait quelque chose d’important. Le film est bien rempli et va vite… un peu comme la manga en fait. (Après, il aurait évidemment fallu une durée plus longue pour mieux approcher la perfection du manga…)
→ L’univers du manga est respecté, son histoire est respectée et même ses personnages sont respectés. Ce qui peut paraître un minimum pour une adaptation, mais ce n’était pas gagné (les Américains ayant souvent raté les adaptations des choses qui ne leurs appartenaient pas).
Avant d’évoquer ce qu’il manque, j’ai dit que je parlerai d’Alita.
Au cours de ces deux heures Alita est… innocemment charmée par le monde. Curieuse d’apprendre ce qui l’entoure. Intriguée par le motorball. Émerveillée devant le chocolat. Décidée quant a en apprend sur son passé. Peinée lorsqu’elle apprend ce qu’Ido lui cache. Froide et violente pour protéger ce dernier. Compatissante face au passé d’Ido. Amusée de savoir qu’elle a 300 ans. Heureuse de ses sorties avec Hugo. Déterminée à récupère le corps de Berserker. Capricieuse, si ce n’est égoïste et irréfléchie en ce qui concerne Grewishka / le monde des chasseurs. Naive, rebelle et téméraire face aux consignes d’Ido. Idiote, niaise lorsqu’elle est amoureuse. Haineuse et impitoyable lorsque l’on s’en prend à Hugo. Réjouie lorsque Ido la soutient. Triste et dévastée lorsqu’il arrive réellement malheur à Hugo. Déterminée à affronter Zalem. Etc.
Bref, ça me fait quelque chose de l’admettre, mais Alita est bel et bien Gally. Un merveilleux personnage.
Maintenant… ce qui manque.
Comme déjà dit plusieurs fois, le film suit la trame du manga. Sauf que, évidemment, neufs tomes ne rentrent pas en deux heures. Le choix ici est de rester dans la ville décharge-de-Zalem, Kuzutetsu renommé Iron City ici (pas de Alita qui sort explorer au-delà des limites de la ville, pas de rencontre avec Fogia, etc). Ce qui me convient, par contre, je suis un peu déçu que le côté sombre de Zalem n’est pas été mieux montré. Par exemple, lorsque Alita se rend au bureau de Vector, il lui montre vous-savez-quoi, ce qui est intéressant pour ce qu’est Zalem, mais cela ne dure qu’une seconde et ne prend pas plus de sens par la suite. Après, cela a l’avantage que Zalem garde son aura. J’avais peur qu’Alita aille sur Zalem au milieu du film, mais heureusement il n’en est rien. Zalem reste ce lieu mystérieux, mêlant rêve et cauchemar, quasiment inatteignable.
C’est sûrement une chance, mais le film est trop occupé à respecter la manga sans perdre de temps pour ne pas faire de fan-service. Par contre, les informations sur Zalem ne sont pas abondantes, le personnage de Nova n’est pas développé et ne sert à rien. Enfin si, il sert à personnifier Zalem (et donc l’ennemi), mais que ce soit Nova ou quelqu’un d’autre ne change rien. C’est sans aucun doute un problème de temps, on ne peut pas tout développer en deux heures, mais moi j’aime bien Nova et ça me fait mal de la voir comme un mannequin fonction.
Dans la même idée, les flash-back de Alita sont assez… insatisfaisants. Comment dire… ils servent à ce qu’Alita se rapproche de l’ancienne elle et soit performante en tant que machine à tuer. Cependant, hormis trois petites flash de 20 secondes, on n’en apprend pas vraiment plus sur son passé et ces quelques secondes ne suffisent pas à créer une histoire. Là aussi, c’est une question de temps, mais c’est assez… frustrant.
Sinon, les yeux d’Alita sont quand même bien moches.
→ Appréciables pour les fans de Gunnm. Sûrement appréciable également pour les gens qui ne liront jamais le manga. Puis, ceux qui ont le choix, préférez le manga, évidemment.
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